La matière des songes 8
Nous avions redécoré la maison. Diane avait insisté pour acheter une copie d'une télévision des années cinquante. Mais je trouvais qu'elle était bien moins performante que l'ancienne... Enfin, cela faisait rétro !
Je m'entraînais un peu à la guitare. J'arrivais à jouer autre chose que jeux interdits...
Le chat nous avait ramené une tortue de Floride. Il avait fallu acheter un terrarium !
Et puis Diane avait organisé une fête. Elle s'entendait très bien avec Zhénia...
et avec Giovanna. Ainsi, mes trois femmes ne se détestaient point. J'étais rassuré. Mais en fait, ma seule épouse restait Diane et nous étions bientôt devenus "fidèles pour l'éternité"... On était loin de ce libertinage californien, cette "californication" qui m'exaspérait en même temps qu'elle me fascinait...
Diane questionnait Zhénia, histoire de connaître les intentions de cette femme du futur, mais elle n'apprit pas grand chose... Apparemment, le but de Zhénia était de se fondre dans la vie de Sunset Valley, comme si de rien n'était...
De mon côté, j'étais allé faire une séance d'épilation au spa... Cela ne me plaisait guère, mais Diane avait insisté pour cela. Dommage ! Après tout la civilisation devait être inversement proportionnelle aux poils qui nous couvraient, ou peut-être était-ce le contraire, je ne savais plus ? J'aurais voulu rester un "singe", un homme des cavernes, mais cette maudite Californie avait décidé de faire la guerre aux poils...
Nous fêtâmes enfin l'anniversaire de Guillaume...
Le gamin devint un charmant bambin !
Jean, lui était resté nature...
Je parlais avec Giovanna, comme si je l'avais toujours connue, mais elle restait mon rêve florentin du XV e siècle, à présent inaccessible, dans les bras de mon ancêtre, revenu aujourd'hui dans la Californie du XXI e siècle. Je sais, cela paraît compliqué...
Je m'occupais de mon fils, comme le bon père que j'essayais d'être...
Et Diane allait faire la fête chez Giovanna et Jean...
Ils s'amusaient bien, apparemment...
Le lendemain, Diane rencontra Giovanna et Jean, en rentrant du spa, où elle venait de se faire épiler selon la mode californienne. Moi, je la préférais nature, mais bon... Elle interrogea Giovanna, pour savoir si elle s'intégrait bien à la vie de Sunset Valley. Giovanna déclara que le maillot, ce n'était pas pour elle ! Ce genre de truc à Florence à son époque, à la mode antique, était réservé aux courtisanes... Diane, embarrassée, ne répondit rien.
Revenue à la maison, Diane tenta de parfaire son bronzage. Mais elle avait une peau de blonde et ne fonçait guère. Enfin apprit-elle plus tard, Giovanna, c'était pire : elle brûlait toujours et ne bronzait jamais...
Nous nous baignâmes dans la piscine...
Mes poils avaient eu le temps de repousser ! Diane m'encourageait à retourner au spa, mais je refusais. Les poils, après tout faisaient partie de la civilisation et je pressais ma femme d'oublier elle-aussi ses déboisages brésiliens... D'accord, dit-elle, mais il faudra que je trouve un maillot de bain des années soixante-dix, alors ! Bah, répliquais-je, nous avons bien une télévision des années cinquante !
Elle alla enquêter du côté de chez les Nevets et en revint avec diverses informations qu'elle consigna dans un rapport.
Puis, elle s'entraîna devant l'antique télé, d'une époque passée où tout était en noir et blanc et où l'épilation à la cire n'existait pas...
Moi, j'étais allé chercher l'inspiration du côté du cimetière, car je n'en pouvais plus de rester enfermé...
Quand j'étais rentré, Diane et moi avions exprimé toute notre tendresse...
Le lendemain, Diane se rendit chez Giovanna et Jean. Visiblement, ils semblaient désemparés quand il s'agissait de réparer une fuite d'eau. Peut-être n'étaient-ils pas si bien adaptés à la civilisation moderne ?
Guillaume et le chat faisaient ami-ami.
Diane, quant à elle venait d'être nommée à la brigade des douanes, et elle faisait des heures supplémentaires, ce qui n'était guère pratique pour notre vie de couple !
(A SUIVRE)